Eh bien ça y est, pour la première fois de ma

Eh bien ça y est, pour la première fois de ma vie, aujourd'hui, j'ai voté. Je vous épargnerai le couplet déjà formulé sur le fait que des hommes et des femmes se sont battus pour le droit de vote, qu'on a la chance de pouvoir voter librement en France, que les femmes votent que depuis 63 ans, quoique... non, merde alors!! Je crois qu'il faut le rappeler à certains (-> ceux qui ne vont pas voter) : vous avez la chance d'être dans un pays démocratique, ce n'est pas le cas de tout le monde et ça n'a pas toujours été le cas alors... VOTEZ ! (voilà c'était la minute propagande à deux sesterces sur le bien-fondé du vote).

Bref, j'y suis allée en famille, avec mon pôpa et ma môman. Chez nous, la politique a toujours tenu une place très importante, du genre conversation obligée du dimanche midi et ça dès mon plus jeune âge (au collège, je regardais les Quatre Vérités avant de partir au bahut... hmmm) donc un jour comme celui-ci, on ne pouvait que le faire tous les trois, ensemble. "Dis, pôpa, tu restes à côté de moi hein?!", "Comment on referme l'enveloppe??", "Et si j'oublie le bulletin que je veux prendre???" "Et si je prends plus de bulletins qu'il ne faut?! c'est grave?" J'en passe et des meilleurs :D

C'est assez fort, je trouve, de voir tout le monde réuni comme ça pour aller voter, tu as vraiment l'impression de faire parti du groupe, de la nation. C'est con à dire mais bon je l'ai ressenti comme ça. Voter c'est s'exprimer et participer. Ouais finalement les cours d'éducation civique n'avaient pas tort! :p C'est avec ce genre d'actions qu'on prend conscience qu'on est devenu adulte, plus qu'en soufflant un gâteau éclairé de 18 bougies.

Le bureau de vote est dans mon ancienne école maternelle.
"Tu reconnais la cour ?
- Non, j'étais trop petite..."
Moment de réflexion de quelques secondes.
*Voix intérieure :Alors c'est ici que tout a commencé.
Là tout d'un coup, je me suis retrouvée devant le lieu de l'accident. En quelques secondes j'ai réalisé que, oui, j'étais à l'endroit où tout avait commencé, à savoir les emmerdes. Là où je suis tombée sur le genou et où ma maladie s'est déclarée. Le début de la fin en quelque sorte. La cour ne ressemble pas du tout à l'image que je m'en étais faite en plus. Aujourd'hui, j'avais devant moi cette petite cour paisible, ombragée, presque insolente, qui me toisait là... De la pure provocation. Mais j'ai tenu, je ne me suis pas laissée faire.

Car pour la première fois depuis quelques temps, je me sentais bien, comme en paix avec moi-même. Nous sommes à la veille du concours que je ne passerai pas et il n'y a plus de regrets ou de remords. J'ai laissé de côté la partie prépaïenne de ma vie pour revivre, enfin. Profiter du temps et faire ce que j'ai envie de faire. Je crois que j'ai fini par arrêter (ou presque) de culpabiliser. Il était temps.

Un nouveau départ, il aura fallu tout le mois d'avril et plusieurs engueulades de La Potesse pour en prendre conscience. (Quand je vous disais qu'elle était ma Société Générale à moi!!). Je partais droit dans le mur pour tout. Maintenant, sans le boulet Bob qui me prenait la tête, je peux avancer vers de nouveaux horizons professionnels, relationnels et amoureux.
Je vous jure que je ne l'ai pas fait exprès pour être raccord avec le nouveau président ou présidente! Mais là je dois avouer, on va être synchro! Tant mieux. Enfin tout dépend encore de qui va sortir du chapeau ce soir. Après avoir entendu cette semaine des phrases comme "le RMI ne sert à rien", "il y aura toujours des riches et des pauvres", "il faut arrêter d'aider les gens qui sont des boulets pour la société" (oui oui je vous assure, il existe des gens, des êtres humains, des terriens, des Français, qui pensent cela)... j'ai un peu peur pour ce soir !!

Alea jacta est.