Cela s'est décidé à la dernière minute alors j'ai

Cela s'est décidé à la dernière minute alors j'ai pris peur. Il a fallu sortir de chez moi et retourner au bahut, problèmes logistiques. Je ne sais pas pourquoi, j'ai commencé à stresser, peur de devoir affronter le monde extérieur que je ne cotoie plus depuis quelques temps, peur du regard des autres, d'eux, qui continuent à travailler pendant que je somnole toute la journée.

J'ai du mal à marcher. Je ne tiens pas vraiment sur mes jambes, j'ai comme des sortes de courbatures au niveau des cuisses, c'est bizarre. J'ai pensé à prendre mes béquilles mais finalement, je les ai laissées, dans ma chambre, près de la comode. Elles ont juste changé de place. C'est pas si pratique que ça les béquilles, c'est utile mais pas pratique, avec le sac, le manteau et puis on s'est jamais quoi en faire. Bref, je n'aime pas. Je ne voulais pas m'encombrer. Je voulais garder mon anonymat de fille malade aussi, toujours. Donc j'y suis allée, en marchant doucement, en me demandant régulièrement si mes jambes allaient tenir le coup et elles ont tenu. J'étais fière d'elles.

Et cela s'est bien passé. Je ne sais pas comment expliquer, je me suis retrouvée dans ces longs couloirs où les profs terminent leurs cours et j'ai pensé "tiens ça me manque", oui j'ai pensé ça! Je me suis dit "mine de rien, ça me manque, ces couloirs, ces sonneries, ces élèves qui courent partout, cette ambiance". En fait, dans quelques jours, c'est la fin des cours et j'ai l'impression de ne pas avoir fait mes adieux à ce monde. Bon bien sûr je reviendrais sans doute en mai mais ça sera différent.. Oui, ça me manque.
Cela m'a fait du bien de revoir des têtes connues, des sourires, des visages qui s'éclairent en vous apercevant, même si c'est pour vous dire ensuite que vous avez une petite mine! Un petit retour dans le monde scolaire qui me faisait peur mais qui m'a fait du bien finalement.
Si elles savaient à quel point je me sentais bien après, même s'il a fallu rester debout, parler comme ça, de tout et de rien, de la dernière crise de nerfs de un tel, de la dernière trouvaille de machin, du boulot, de la cantine... Je suis contente parce que c'est tout simplement ça qui me manquait l'an dernier et que j'ai réussi à trouver cette année. Des gens à qui parler, vraiment. Un semblant de relations et pas seulement pour parler de ce que tel prof a demandé de faire. C'est maintenant qu'on se rend compte dans quelle mesure on est intégré à un groupe, comment on l'est et pourquoi. Demain, j'y retourne de nouveau. Puis ensuite, hop, direction le doc'.

Demain : Dea Day. Heure de vérité.